- Club tissus offre une sélection de matières écoresponsables à sa clientèle.
- Dans l’objectif d’être transparent, ce détaillant priorise des étoffes d’origine traçable
- La compagnie a instauré des départements d’économie circulaire dans cinq succursales.
«La couture, de par sa nature, tend à s’imbriquer dans une mentalité d’économie circulaire», fait remarquer Frédérik Guérin, président-directeur général de Club Tissus. Fondé en 1992, le détaillant s’est construit sur cette notion de partage, de sa myriade de cours à l’aiguisage gratuit de ciseaux, tout en redonnant constamment au suivant, qu’il s’agisse d’une école de danse de quartier ou de l’organisme Le Chaînon.
Résultat de l’urgence environnementale, la stratégie verte de l’entreprise familiale s’est toutefois intensifiée dans les dix dernières années, notamment par l’introduction de textiles écoresponsables. Du polyester recyclé au coton bio, la sélection représente environ 25 % de l’offre actuelle—un chiffre qui pourrait être nettement plus élevé si les certifications étaient mieux contrôlées selon Frédérik.
«Il y a tellement d’étapes dans la fabrication d’un tissu : la fibre, le filage, le tissage, la teinture. C’est difficile de remonter à la source de chacune. Et le problème est que personne ne vérifie l’authenticité des tissus qui affichent ces fameuses certifications», déplore-t-il. Constat qu’il a d’ailleurs appris à ses dépens.
À la recherche de sacs réutilisables, il avait trouvé un modèle «entièrement» en chanvre chez un fournisseur outremer. Anormalement abordable pour une fibre habituellement dispendieuse, il a décidé de faire venir un échantillon pour analyse. Résultat : il ne contenait que 5 % de chanvre.
Depuis, pour ce qui est des tissus écoresponsables, le détaillant s’approvisionne davantage en Europe et priorise des étoffes d’origine traçable en espérant qu’un jour, le gouvernement légiférera ces pratiques nébuleuses. «On ne veut pas tomber dans l’écoblanchiment, alors on préfère avancer lentement pour être en mesure de prouver la légitimité de chacune de nos actions», partage-t-il.
Parmi ses plus récents efforts, Club Tissus a récemment inauguré un département d’économie circulaire au magasin phare de Saint-Hubert, un concept qui se multipliera dans les quatre autres succursales au fil des prochains mois. Outils disponibles pour emprunt, vaste sélection de tissus de fin de ligne (deadstock), récupération de retailles de coton pour en faire de la bourre et ateliers de réparation : les gestes les plus significatifs sont parfois là où on a le plein contrôle.
La diffusion de cet article est possible grâce à la contribution de Détail Québec, comité sectoriel de main-d’œuvre du commerce de détail.