Malgré la délocalisation manufacturière massive à la suite de l’ALENA et la chute subséquente des quotas d’importation, SHAN, fondée en 1985, n’a jamais dérogé de son plan initial : tout produire ici, au Québec.

Pour Chantal Lévesque, fondatrice de la société de prêt-à-porter et de maillots de bain, il s’agissait d’une façon d’assurer de bonnes conditions de travail à ses employés. Aujourd’hui, l’entreprise compte 165 employés — dont 95 % sont des femmes — au siège social à Laval, où bureaux, usine et boutique se partagent l’énorme bâtisse.

‍

Cette intégration verticale s’accompagne d’un second avantage notoire, et ce du côté de la vente en gros. Elle permet à SHAN de produire le nombre exact de pièces commandées par ses 850 points de vente internationaux dans 35 pays en aval, plutôt que de devoir estimer la quantité en amont, réduisant ainsi au maximum le surplus d’inventaires. D’autant plus parce que SHAN prône la qualité avant la quantité.

Outre cette flexibilité, cette impressionnante quantité de boutiques témoigne de la popularité certaine de SHAN qui, même presque 40 ans après sa création, ne semble pas près de tarir. Comment expliquer un tel succès? La qualité de ses produits, entre autres. En plus d’une confection impeccable, les tissus y sont pour beaucoup, la majorité étant dûment sélectionnée chez des fournisseurs italiens certifiés ISO14001 (un standard environnemental).

Pour s’assurer que sa clientèle puisse, elle aussi, participer à la pérennité de ses pièces, SHAN offre un service d’ajustement et de réparation dans ses sept magasins éponymes au Québec, en Ontario, à Palm Beach, à Miami et à East Hampton.

Côté emballage, la marque s’en tient au strict minimum avec un nombre réduit d’étiquettes, toutes en carton recyclé et recyclable, et une jolie pochette d’envoi réutilisable, particulièrement appréciée des clientes qui s’en servent comme trousse de voyage.

‍

‍

En ce qui concerne l’intégration de futures initiatives vertes, des certifications à la gestion des retailles, SHAN croit qu’une plateforme où l’industrie pourrait se rassembler et l’information être centralisée serait extrêmement bénéfique. À moins d’avoir un expert dédié à la durabilité à l’interne, ce qui n’est pas le cas de SHAN ni d’une multitude d’autres joueurs, les ressources, les connaissances et le temps demeurent souvent limités.

Reste qu’à travers la philosophie de SHAN — soit la fabrication de produits durables et équitables — et sa structure actuelle, il est clair, après nos échanges avec l’entreprise, que les employés ressentent déjà une grande dose de fierté; une fierté de faire partie de la solution.

‍

La diffusion de cet article est possible grâce à la contribution de Détail Québec, comité sectoriel de main-d’œuvre du commerce de détail.